TVA et dispensateurs de formation

 

La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) s’applique à toutes les prestations de services dispensées à titre onéreux dans le cadre d’une activité économique. Les personnes exerçant de manière indépendante une activité économique de prestataire de services sont assujetties à la TVA, quels que soient leur statut juridique, leur situation au regard des autres impôts, la forme ou la nature de leur intervention.

Par conséquent, les actions de formation professionnelle continue dispensées à titre onéreux par des personnes ou des organismes, relevant du droit privé, sont assujetties à la TVA.

Cependant, les personnes de droit privé, physiques ou morales, qui réalisent des opérations de formation professionnelle continue peuvent demander, quelle que soit leur forme juridique (association, société commerciale) à être exonérées de TVA, lorsqu’elles remplissent les conditions précisées par l’instruction DGI du 3 février 1995 et présentées dans cette fiche.

 

Condition d’exonération

Les dispensateurs de formation professionnelle continue sont exonérés de TVA à la condition qu’ils soient titulaires d’une attestation, délivrée par la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte), reconnaissant qu’ils exercent régulièrement leur activité de formation dans le cadre de la partie 6 du code du travail.

 

Procédure d’exonération

Cette demande de reconnaissance s’effectue par l’envoi de l’imprimé fiscal (CERFA n°3511) à la Direccte dont relève leur principal établissement, par lettre recommandée avec accusé de réception.

 

Cet imprimé CERFA, disponible à la Direccte, se compose d’une liasse de 4 feuillets identiques : 3 exemplaires destinés à la Direccte qui en transmet un exemplaire à l’administration fiscale, un exemplaire à conserver par le demandeur.

 

La décision d’accorder ou non l’exonération est prise dans les 3 mois. À défaut, elle est réputée acquise. En cas d’accord, l’exonération, pour les seules opérations de formation, est effective à partir du jour de réception de la demande.

 

Portée de l’exonération

L’exonération ne porte que pour les opérations effectuées dans le cadre de la formation professionnelle continue (FPC). Celles-ci comprennent les opérations de FPC proprement dites, y compris les bilans de compétences, et les prestations de services ou livraisons de biens qui leur sont étroitement liées (logement, nourriture des stagiaires, fourniture de documents pédagogiques).

Les prestations d’accompagnement des demandeurs d’emploi peuvent être exonérées si elles présentent les caractéristiques d’une action de formation (programme préétabli, objectifs déterminés, moyens pédagogiques et techniques d’encadrement et moyens permettant de suivre son exécution et d’en apprécier les résultats). Attention, toutes les prestations de Pôle emploi ne sont ainsi pas exonérées.

Les autres opérations éventuellement réalisées par une personne titulaire de l’attestation sont imposables à la TVA dans les conditions habituelles. Notamment pour : 

  • des livraisons de matériels ne présentant pas un intérêt pédagogique ; 
  • des locations de salles aménagées ; 
  • des prestations de conseil ou de recrutement ; 
  • des prestations d’enseignement qui ne constituent pas des opérations de formation professionnelle continue au sens des articles L6311-1 et L6313-1 du code du travail.

Lorsqu’un assujetti a obtenu l’attestation, toutes les opérations de FPC, le cas échéant de tous ses établissements, sont exonérées de TVA, sans considération notamment pour la qualité du client et sa situation au regard de la TVA.

 

Renoncement à l’exonération

Le bénéfice de l’exonération est irréversible. L’assujettissement à la TVA des opérations réalisées dans le cadre de la formation continue ne peut résulter que du retrait de l’attestation.

Ce retrait de l’attestation est prononcé par la Direccte en cas de caducité de la déclaration d’activité. Il entraîne obligatoirement l’assujettissement à la TVA des opérations de formation professionnelle continue à compter de la date de sa notification à l’assujetti.

 

Devront, dans ce cas, être soumis à la TVA les encaissements postérieurs à la date de notification à l’assujetti de la décision de retrait, s’ils sont relatifs à des opérations dont le fait générateur est intervenu également après cette date.

 

TVA et subventions

Lorsqu’un dispensateur de formation ne peut prétendre à l’octroi de l’exonération ou ne désire pas en faire la demande, l’ensemble de ses recettes doit être soumis à la TVA.

Les subventions perçues de l’État, des collectivités locales ou d’autres organismes, qu’elles soient versées pour compenser une insuffisance de recettes d’exploitation ou pour rémunérer le prix d’actions de formation, sont alors taxables à la TVA (article 30 de la loi de finances pour 1985).

Toutefois, quelle que soit la position du dispensateur au regard de la taxe, ne sont jamais soumises à TVA :

  • les subventions d’équipement affectées a priori au financement d’un bien déterminé,
  • les recettes provenant de produits de placements mobiliers,
  • les subventions complétant une prestation exonérée par nature.

Excepté ces trois cas, un dispensateur de formation assujetti à la TVA doit considérer le montant des subventions comme étant libellé toutes taxes comprises.

Habituellement, les organismes travaillant à l’aide de subventions publiques demandent une exonération de TVA, pour ne pas amputer leurs recettes nettes.

 

Contacts et renseignements

Pour retirer l’imprimé fiscal spécifique ou pour s’informer :

  • la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Service régional de contrôle de la Direccte)
  • ou les services de fiscalité des entreprises du Centre des Impôts auquel la liasse fiscale est adressée annuellement.

 

Textes de référence

Code Général des Impôts : articles 256 et 256 A et 261-4-4° a du CGI – Instruction DGI du 3 février 1995 et BOFIP en ligne.

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