Qu’il s’agisse de création ou de renouvellement, l’aménagement de votre jardin doit s’inscrire dans un ensemble cohérent et esthétique, dont le point d’orgue est votre maison.
La construction de votre maison est bien avancée et vous souhaitez aménager votre terrain. Ou alors, votre jardin, aménagé au fil des années, ne vous a jamais satisfait. Vous pourriez faire appel à un paysagiste, véritable architecte des espaces verts et des jardins. Vous pouvez aussi vous lancer dans cette aventure : imaginer, concevoir et réaliser par vous-même un jardin qui vous ressemble, qui réponde à vos aspirations et qui mette en valeur votre maison. Agissez avec méthode et vous réussirez.
Les principes de base
Il est nécessaire de prendre en compte : les contraintes auxquelles est soumis un jardin : surface disponible, topographie, disposition autour de la maison, environnement proche (proximité d’une route, d’un chemin, de voisins, etc.)
Les contraintes auxquelles seront soumises les plantes : orientation par rapport au soleil et aux vents dominants, nature des sols, présence d’embruns.
N’oubliez pas quelques règles : le jardin est là pour mettre en valeur votre maison, ce qui se traduira par une création cohérente, organisée et esthétique. Plus la superficie est réduite, plus le tracé d’aménagement doit être simple avec des lignes droites qui génèrent une perspective en trompe-l’œil, ce qui a pour effet d’agrandir l’espace pour qu’elle s’inscrive harmonieusement dans l’ensemble.
La ligne droite, dans un petit jardin, ne doit jamais le séparer en deux parties égales. Respectez le chiffre d’or, un tiers d’un côté, un tiers de l’autre.
Le partage symétrique peut être appliqué à de très grands espaces (grande allée centrale partant de la maison) ne surchargez pas votre jardin.
Si vous souhaitez un cheminement sinueux, il vous faudra disposer d’au moins trente mètres au-delà pour que l’œil l’inscrive dans le paysage.
Prévoyez tout : aire de jeu ou de repos, constructions (cabane, fontaine, bassin, muret, etc.), mais aussi bosquets, buissons, arbres, etc.
Faites votre plan de jardin
Pour réaliser un vrai plan, à l’échelle, qui vous permet de travailler à votre projet : prenez les mesures exactes de votre terrain (longueur, largeur), l’emplacement des dénivellations et leur profondeur maximale (elles peuvent servir à créer une mare ou un ensemble floristique).
Faites des photos pour visualiser chez vous l’espace tel qu’il est, reportez les mesures sur du papier millimétré et choisissez l’échelle la plus facile à utiliser 1/100ᵉ (un mètre au sol = 1 centimètre sur le papier) dessinez les grandes masses.
Reportez sur le plan, les allées (carrossable de trois mètres de large et de cheminement 80 centimètres de large).
Inscrivez l’emplacement de la cabane, du bassin, de la fontaine, du muret de pierres sèches, du portail et de la terrasse, etc. Bref, de toutes les constructions dont la situation est généralement imposée par la forme et l’accessibilité du jardin prévoyez arrosage automatique et éclairage. Ces systèmes peuvent nécessiter la pose de gaines enterrées pour le passage de câbles. Tracez leur parcours sur le plan.
L’écosystème des plantes : climat, saisonnalité, nature du sol, s’imposeront dans le choix des arbres et arbustes qui, pour certaines, ne présentent pas une forte adaptabilité. S’il est tentant de planter des espèces exotiques, sachez qu’elles devront s’adapter aux conditions locales : deux saisons : l’hivernage et le carême, une situation géographique : avec, pour certains jardins, les embruns de la mer, sécheresse et salinité. Pour d’autres, la fraîcheur et l’humidité d’une certaine altitude, des sols plus riches sur les mornes et/ou en forêt, des sols plus pauvres en bord de mer. Une majorité de sols plutôt siliceux, certains ferralitiques, etc.
Projetez-vous dans le temps
Faire des trous et planter arbres et arbustes, c’est en soit facile. Il est plus difficile de le faire en se représentant ce qu’ils seront dans cinq ans, dix ans, voire d’avantage. Il vous faut connaître la morphologie, adulte, de chaque arbre choisi, son port (érigé ou étalé), l’étalement de sa frondaison (la surface de sa couronne), la densité de son feuillage, l’exubérance de ses branchages.
Et cela pour plusieurs raisons : réussir la cohabitation entre espèces : lorsque le manguier aura une quinzaine d’années, le flamboyant dix ans, pourront-ils cohabiter à trois mètres de distance ? Sûrement pas ou alors au détriment de l’un ou de l’autre.
Réaliser une bonne occupation du sol : l’étalement de la frondaison d’un arbre doit être proportionnel à la surface du terrain. Il serait mal venu de planter un albizia dans un jardin de 200 m². À l’âge de dix ans, il est aussi large que haut, (10 m de diamètre pour 10 m de haut) préserver l’environnement.
Certaines essences produisent une grande quantité de bois mort qui peut endommager une toiture, d’autres possèdent des racines en surface et déforment le terrain, d’autres des racines qui peuvent déstabiliser des fondations.
Et d’autres critères
Ce sont les arbres qui déterminent l’emplacement des autres plantations. Pensez en termes d’étagement, variez les hauteurs et jouez de la perspective. Les arbres apportent des éléments verticaux et donnent du volume.
Jouez sur les effets d’optique : pour accentuer une impression de profondeur, placez au loin des arbres de petite taille et aux couleurs froides (feuillages bleutés).
Travaillez sur la diversité. Utilisez les écorces dont certaines sont très graphiques, un arbre ou un arbuste peut masquer des bâtiments peu esthétiques ou cacher des regards indiscrets. Ils participent à la réduction des nuisances sonores.
Évitez les arbres à la fructification abondante (aux fruits gorgés de suc et de sucre) en bordure d’allée ou de terrasse, ou surplombant la toiture, ne plantez pas un arbre à feuillage dru et sombre (comme le manguier) en plein milieu de la pelouse. Préférez un arbre type arbre de Judée qui filtrera les rayons du soleil, tout en laissant passer un minimum de lumière.
N’oubliez pas les lois
Objet de discordes entre voisins, la distance de plantation des arbres entre deux propriétés mitoyennes est plus ou moins codifiée. Ainsi, le code civil réglemente-t-il l’implantation des arbres et des arbustes sur un terrain et impose le respect d’une distance minimale avec la propriété voisine. Un arbre ou un arbuste, d’une hauteur supérieure à 2 m ne doit pas être situé à moins de 2 m de la limite séparative avec la propriété voisine (et ainsi de suite selon la hauteur de l’arbre).
Pour un arbre d’une hauteur inférieure ou égale à 2 m, la distance minimale n’est que de 50 cm (art. 671 du code civil). Sachez, que la distance minimale par rapport à la propriété voisine s’apprécie, à partir de « l’axe médian du tronc », c’est-à-dire le centre de l’arbre.
Ainsi, l’accroissement du diamètre du tronc, à mesure que l’arbre grandit, n’est pas susceptible de remettre en cause l’implantation de l’arbre ou de l’arbuste.
Toutefois, un usage local constant et reconnu peut dispenser de respecter les distances légales de plantation. De même, une plantation qui n’aura pas respecté les distances, depuis plus de 30 ans, peut être maintenue en place, contre l’avis du voisin.
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